Pourquoi Baysangur “Baki” Chamsoudinov ne battra pas Cédric “The best” Doumbé ? Publié : Mardi 30 janvier 2024 2122
Découvrez l'analyse pointue de Tancrède Culot-Blitek, expert en MMA, sur le combat très attendu entre Baysangur Chamsoudinov et Cédric Doumbé. Pourquoi ce duel au sommet, qui fait vibrer le monde du MMA, pourrait-il ne pas répondre aux attentes ? Si vous êtes parmi les aficionados du MMA français, l’info ne vous aura sûrement pas échappé : le 7 mars prochain, Baysangur « Baki » Chamsoudinov affronte Cédric « The Best » Doumbé en main event du PFL Paris deuxième édition. Sur le papier et partout sur le web, c’est LA grosse affiche francophone de l’année : le jeune prodige invaincu qui monte contre le phare médiatique du moment, ex multi champion du monde du Glory ; le tout en cinq rounds (prévus) de cinq minutes, et dans un Accord Arena plein à craquer. Chacun y va de son commentaire ; tout le monde a un pronostic ; les deux camps apparaissent ultra confiants dans ce qui ressemble à un choc au sommet où tout peut advenir. Pourtant, il se pourrait qu’il n’en soit rien. Tancrède Culot-Blitek, entraîneur de MMA pour l’un des plus gros clubs d’Occitanie, Boxing Center à Toulouse, depuis presque dix ans, préparateur physique pour le haut niveau et auteur du livre Tribunal du MMA aux éditions JDH, nous explique pourquoi. « C’est un phénomène qu’on observe dans tous les sports ou presque : lors des confrontations très médiatisées les deux côtés donnent de la voix avec des arguments qui peuvent tous paraître pertinents pour le grand public. Mais le MMA est un sport ou le degré d’incertitude est encore plus fort, car évidemment : plus qu’ailleurs, tout peut arriver. Donc on en oublie presque que, comme partout, il y a des éléments techniques forts qui ne trompent pas. » Pour lui, le combat Baki VS Doumced n’a rien d’un choc indécis comme beaucoup le pensent. La faute à plusieurs paramètres que les amateurs auraient du mal à prendre en considération. « Les gens se disent, en gros : « Si Baki arrive à l’attraper, il l’amène au sol et c’est cuit. Sauf s’il se fait mettre KO en essayant », et ça c’est bien mais là on parle de combattants modernes ; le MMA « lutteur contre striker » c’est fini, et il y a des phases par lesquels tous les combats ou presque doivent passer, des phases propres à ce sport, comme des moments du Cage control ou du travail de cadrage au préalable. » Le pronostic de l’expert est clair, et il s’appuie sur des arguments solides : « Pour moi c’est une victoire rapide de Doumbe. A 80 %. Pour utiliser son avantage au corps à corps, son judo notamment qui est très bon, Baki va devoir cadrer Cédric : c’est à dire se déplacer, notamment vers l’avant, indépendamment de lui. Pour changer de niveau ou pour l’amener contre la cage par exemple… Sauf que Doumbe maîtrise trop ces phases-là : il est imprévisible, et va trop vite. Baki va devoir prendre des coups, et on sait à quel point il seront dangereux... » Et à tous ceux qui mettent en avant l’aspect physique du combat, semblant trouver un avantage au plus jeune, il répond : « Baki a pour préparateur physique un gars de chez nous, avec qui j’ai des amis communs, et ils font le boulot, attention : il est endurant, solide, assez puissant, avec un centre de gravité bas et une grande capacité à gérer ses efforts. Donc le game plan de clincher et de « poncer » Cédric contre la cage me paraît meilleur que celui de tenter de changer de niveau de loin pour partir dans les jambes. Mais c’est une chose de le faire contre certains combattants à Arès, et une autre d’essayer face à un gars qui à tant d’expérience et qui apprend si vite… Le moindre espace, la moindre erreur, et il risque de le payer cash. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dires ont avec eux le poids de la réputation des élèves de Boxing Center à Toulouse, particulièrement connus pour leur engagement physique au combat. ...Confirmation le 7 mars ? |
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