Ronda Rousey : Héroïne du MMA féminin ou simple opportuniste ?

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Ronda Rousey est une figure incontournable du MMA, et son influence sur le développement du sport, en particulier pour les femmes, est indéniable. Dès le début de sa carrière, elle a su s’imposer comme une pionnière, une femme prête à défier les conventions et à ouvrir des portes jusque-là fermées aux combattantes. Pourtant, son ascension n’a pas été sans controverse, notamment en raison de ses relations tendues avec d’autres figures du sport, comme Cris Cyborg.

Rousey a récemment révélé dans une interview avec Chris Van Vliet l’importance de son rôle pour l’avenir du MMA féminin. En 2011, alors qu’elle n’en était qu’à ses débuts avec seulement deux combats professionnels à son actif, Rousey a signé avec le Strikeforce, une organisation qui, à l’époque, était l’une des rares à promouvoir activement les combats féminins. Cependant, l’acquisition de Strikeforce par l’UFC a jeté une ombre sur l’avenir du MMA féminin. L’UFC, dirigée par Dana White, avait clairement indiqué que les femmes n’avaient pas leur place dans l’octogone. Rousey a donc ressenti une immense pression pour prouver que les femmes avaient non seulement leur place dans ce sport, mais qu’elles pouvaient également en être les stars.

Elle se rappelle : « Les gens oublient à quel point la situation était fragile et comment, à la dernière minute, j’ai réussi à nous faire intégrer [l’UFC]. » Elle souligne également que l’absence de figures fortes comme Gina Carano, qui avait quitté le sport après une défaite contre Cris Cyborg, avait laissé un vide. Pour Rousey, Cyborg, qu’elle accuse d’avoir utilisé des stéroïdes, représentait un obstacle à la popularité du MMA féminin. « Quand [Carano] est partie, Cris Cyborg était bourrée de stéroïdes. Personne ne voulait regarder cette tricheuse. »

La tension entre Rousey et Cyborg ne s’est jamais estompée, et les récentes déclarations de Rousey n’ont fait que raviver cette animosité. Rousey a expliqué comment elle a pris sur elle de capter l’attention de Dana White, sachant pertinemment que l’avenir des femmes dans l’UFC était incertain. « C’était une course contre la montre », a-t-elle dit. « Je devais faire en sorte que Dana [White] ne puisse pas passer une journée sans entendre parler de moi. »

Même après avoir réussi à convaincre White d’inclure les combats féminins à l’UFC, Rousey ne s’est jamais sentie en sécurité. « Une fois que les femmes ont été intégrées à l’UFC, [Dana] a dit : ‘C’est une expérience, voyons comment ça se passe.’ » Rousey était consciente que sa position était fragile et que l’avenir des divisions féminines dépendait en grande partie de sa capacité à attirer le public.

Aujourd’hui, l’UFC propose trois divisions féminines, mais aucune combattante n’a atteint le niveau de notoriété de Rousey. Pourtant, elle met en garde la nouvelle génération de combattantes et combattants, leur rappelant que leur rôle ne se limite pas à la performance athlétique. « Beaucoup pensent qu’il suffit de se présenter pour combattre et que tout leur sera donné. Ce n’est pas l’entreprise qui doit vous promouvoir. Vous devez vous promouvoir vous-même. »

Pour Ronda Rousey, le MMA est autant un spectacle qu’un sport, une leçon qu’elle a apprise du monde du catch professionnel. Elle insiste sur le fait que les combattants doivent créer des histoires autour de leurs combats, devenir des personnages publics au-delà de l’octogone. « Avant même d’entrer dans ce monde, j’essayais d’apporter cette dimension au MMA féminin. Beaucoup oublient qu’ils ne sont pas seulement des athlètes, mais aussi des artistes. »

Cris Cyborg, de son côté, n’a pas tardé à répondre aux critiques de Rousey. Elle a rappelé à Rousey que sa carrière à l’UFC, bien que marquante, n’a duré que huit combats, et que son taux de victoires de 75 % n’est pas aussi impressionnant qu’elle pourrait le laisser croire. Cette réplique cinglante de Cyborg montre que, même des années après, la rivalité entre les deux femmes reste vive.

L’héritage de Ronda Rousey dans le MMA féminin est indiscutable. Elle a joué un rôle crucial pour ouvrir les portes de l’UFC aux femmes, mais son parcours est également marqué par des polémiques et des rivalités intenses. Son message aux nouvelles générations est clair : pour réussir, il ne suffit pas d’être un bon combattant, il faut aussi savoir se vendre et captiver le public. Cette philosophie, qui a fait d’elle une star, pourrait bien être la clé de la prochaine grande évolution du MMA féminin.

Source : MMA Fighting